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Des contes et légendes
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11 janvier 2007

Le portrait de Nadir-Shah

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Jadis, vivait dans un pays avoisinant la Perse, un roi nommé Nadir-Shash. Sa puissance s'étendait sur de belles contrées, des millions de sujets vivaient heureux sous son sceptre, car il possédait d'incalculables richesses et les employait généreusement au bonheur de son peuple.
Or, Nadir-Shah, dont le palais contenait des chambres pleines d'or et des coffres débordant de pierres précieuses, était monté sur le trône à vingt ans ; il venait d'atteindre sa vingt-cinquième année, lorsqu'à la grande joie de ses sujets, il annonça qu'il songeait à se marier et que, ayant entendu parler de la merveilleuse beauté de la princesse Leila, sa cousine, il allait la choisir pour épouse.
De toutes parts, on prépara les réjouissances, pendant que le premier ministre, accompagné d'une suite brillante, partait en ambassade, chargé de magnifiques bijoux. La jeune princesse habitait avec sa mère la province la plus éloignée ; elle n'avait jamais vu le roi, que tout le monde proclamait brave, généreux et plein d'esprit, et, comme en ce temps-là il n'y avait ni photographie ni journaux, elle lui prêtait en imagination toutes les qualités physiques.
De plus, la renommée lui avait connaître les immenses richesses et les trésors de pierres précieuses qu'il possédait. Quel ne fut pas son ravissement, lorsque l'ambassadeur se prosternant lui dit :
"Princesse, vous voyez devant vous l'envoyé de Nadir-Shah, le roi magnanime, qui daigne vous offrir son trône et vous prie d'accepter ces présents. Les fêtes de votre mariage se préparent déjà, et j'ai ordre de vous emmener près de mon maître, ainsi que la princesse votre mère".
Leïla se hâta donc de se mettre en route, escortée par l'ambassadeur et sa suite. Dans sa capitale pavoisée, Nadir-Shah les attendait au seuil de son palais. Hélas ! à peine Leïla eut-elle jeté les yeux sur lui, qu'elle détourna la tête et ne trouva rien à répondre aux compliments qu'il débitait.
Le jeune roi avait l'air noble et des traits agréables... mais il était borgne de l'oeil droit ; de plus, il avait un bras plus court que l'autre.Num_riser0009
Après les premières politesses, il chargea Fatma, sa soeur de lait, de conduire la future reine et sa mère dans leurs appartements. Fatma s'était d'abord réjouie avec tout le monde du mariage du roi qu'elle aimait de tout son coeur ; mais la démarche altière et le regard orgueilleux de Leïla ne lui plaisaient point. Guidée par un pressentiment, elle demeura prés de la chambre de la princesse qui, se croyant seule avec sa mère, se livra à une violente colère, car elle n'était point bonne.
"Voilà, en vérité, un beau fiancé ! disait-elle ; je ne consentirais jamais à l'épouser s'il n'était Nadir-Shah, le roi si puissant et surtout si riche. Mais son audace est grande de demander une fille telle que moi, et je vais lui apprendre qu'on épouse pas un homme borgne sans lui imposer de bonnes conditions.
- Prends garde, ma fille, répondit la vieille princesse ; sa colère peut-être redoutable... et qui sait s'il connaît parfaitement sa laideur ?
- Eh bien, il faut la lui faire connaître et, ensuite, pour récompense de mon sacrifice, il me donnera ce que je convoite le plus ardemment, tous ses coffres de diamants. Soyez sans crainte, ma mère, je saurai m'y prendre habilement."
"Nadir, pauvre Nadir ! murmura Fatma en s'enfuyant, que vous serez malheureux avec cette femme sans coeur qui ignore la bonté du vôtre !"
La vieille princesse avait bien deviné : à cette époque, les femmes seules se servaient de petits miroirs à main. Nadir-Shah, que sa grande bonté rendait agréable à tous, savait bien qu'il lui manquait un oeil , mais il n'avait point deviné l'effet disgracieux produit par ses infirmités. Lorsqu'il vint chercher sa fiancée pour la conduire dans la salle où un festin était préparé, elle l'accueillit avec son plus charmant sourire.
"Seigneur, dit-elle, me voici parée des bijoux que votre envoyé m'a offerts en votre nom ; mais il est un présent que je désire par-dessus tout recevoir de votre main. Je crois même que je ne me déciderai à fixer le jour de notre mariage que lorsque j'aurai le bonheur de le posséder.
- Parlez, belle Leïla, s'écria Nadir-Shah, je jure de me conformer à toutes vos volontés.
- Eh bien, seigneur, donnez ordre aux meilleurs artistes du royaume de faire votre portrait, afin que je choisisse celui qui reproduira vos traits avec la plus grande fidélité."

A suivre...

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