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Des contes et légendes
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23 décembre 2006

Le moineau de Berzélius (suite)

Num_riser0017

Mais un grand mouvement de pitié parcourut les rangs des braves petits polytechniciens et les fit tous se lever avec des gestes de supplication.
"Grâce ! grâce !" s'écrièrent cent voix émues dans un touchant ensemble de générosité.
Le vieux Berzélius interrompit son expérience et les regarda d'un air étonné, par-dessus les verres de  ses lunettes.
" A votre volonté, messieurs," dit-il.
Il fit revenir l'air dans la cloche. Le petit moineau reprit peu à peu son souffle et sa vivacité sautillante. Et ses sauveurs applaudirent de toutes leurs forces, quand ils le virent franchir la fenêtre d'un joyeux coup d'aile, pour aller se percher sur un des vieux platanes de la cour.
Quelques jours après, on avait déjà oublié à l'Ecole le moineau de Berzélius, quand, dans la soiréd du dimanche, un événement extraordinaire, fantastique, inouï vint à se produire. Tous les dimanches, les polytechniciens sortent et doivent être rentrés à dix heures précises. Mais cela se passe absolument comme à la porte du lycée et de l'école aux heures de rentrée. Il y a toujours des retardataires. Et quand vibre le premier coup de dix heures, on est sûr de rencontrer les élèves, tenant le fourreau de leur épée pour mieux courir, qui montent, en une galopade éperdue, la rude petite côte de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Ils arrivent enfin, à bout de souffle, mais, hélas ! c'est pour trouver à la porte de l'Ecole un impitoyable adjudant qui les consigne pour la sortie suivante. Or, ce dimanche-là, il sembla à la troupe toujours nombreuse des attardés que la dernière minute avant dix heures avait une durée invraisemblable. Le portier de l'Ecole n'y comprit absolument rien, lui non plus. Et ce soir, pour la première fois, bien sûr, il n'entendit sonner dix heures que lorsque le dernier élève eut passé le seuil redoutable.
Et l'étrange phénomène ne s'arrêta pas là. Il se reproduisit à la sortie suivante, puis à toutes les autres durant un mois. Plus un consigné pour retard ! Le portier était littéralement abasourdi et passait la plus grande partie de ses jours et de ses nuits à chercher la solution de ce problème, le plus étrange qu'on eût jamais vu dans une école où l'on en résout pourtant de si difficiles.
De guerre lasse, notre homme alla, un dimanche, à l'heure mystérieuse, se poster.....

A suivre...

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