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Des contes et légendes
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13 décembre 2006

Caroline en robe de chambre

- Bonsoir, p'pa ! Bonsoir, m'man !
- Bonsoir, Caroline ! Bonne nuit !
Caroline s'endort dans sa chambre tapissée d'ours et de gugusses en pirouettes.
Caroline s'endort ?
0h ! ne croyez pas cela.
Ce soir, Caroline n'a pas du tout sommeil. Et c'est Philippe, son voisin de table à l'école de mademoiselle, qui est la cause de son agitation.
Philippe, entre deux additions, a dit, l'autre jour, à Caroline, qu'à la belle saison on pouvait pêcher la lune au bord des étangs. Il l'a lu dans un album que son parrain lui a donné pour sa fête.
Il est même bien ennuyé, le pauvre Philippe, parce qu'il n'y a pas d'étang auprès de sa maison. Qu'il aurait peur de s'en aller seul, la nuit, jusqu'à celui du château !
Mais Caroline, elle, habite une propriété entourée d'un parc bleu, avec des cèdres énormes, des sapins, beaucoup d'autres arbres encore. Et un étang, un étang presque aussi grand que celui du château.
- Tu en as de la chance ! a soupiré Philippe, après avoir fait sa retenue. Toi, au moins, tu peux pêcher la lune chez toi. Je voudrais être à ta place !
- Tu crois ? Tu es vraiment sûr que la lune, ça se pêche comme les poissons ? a demandé Caroline, en arrondissant sa bouche en praline et yeux de porcelaine.
- Si j'en suis sûr ! Je te l'apporterai, le livre de parrain. Tu verras.

Caroline a lu :
Alors Isabelle avait mis sa robe à traîne pour s'en aller promener dans les bois, par une belle nuit de mai. Elle savait que, à cette époque de l'année, quand la lune est haute dans le ciel et se reflète dans les eaux calmes des étangs, on peut la prendre avec un grand filet, tout comme les pêcheurs prennent les poissons dans leur nasse.
Il faut, pour cela, mettre ton plus bel habit, et chanter la chanson magique :

Lune de mon coeur,
Je t'aime, je t'aime.
Viens cette nuit même.
Gram, gram, gram ;
Boule et boule ;
Et boule et gram !

- C'est vrai ! avait alors constaté Caroline, qui avançait dans la vie au milieu des fées, avec la même certitude, la même crédulité avec laquelle les grands marchent au milieu des hommes. Elle était, d'ailleurs, persuadée d'avoir rencontré Cendrillon et Barbe-Bleue, et le Marquis de Carabas. Ces personnages n'étaient-ils pas aussi "possibles" que sa jolie cousine, le méchant cabaretier qui bat sa femme, ou M. de Chaminade, toujours si bien guêtré, le châtelain du pays ?

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